Le professeur Bruno Vellas, chef du service du département de médecine interne et de gériatrie du CHU de Toulouse, spécialiste de la maladie d'Alzheimer, prend la parole. Ce quinquagénaire décontracté - veste tweed et blue-jean - expose, images à l'appui, la problématique du vieillissement. À savoir: "Qu'est ce que la dépendance?" Celle-ci, de plus en plus fréquente, est une conséquence de l'âge. Il convient de la retarder le plus possible, insiste Bruno Vellas, donc "il faut tester et agir". Et trier entre trois catégories de retraités : les "robustes" (50% à 65% des gens), les "fragiles" (30%), et les "dépendants" (souvent en maisons de retraite).
Les signes de cette dépendance apparaissent dans des fonctions connues : la cognition, la mobilité, la vivacité, l'état psychologique. Il y a des aides modernes, souvent digitales, qui permettent de tracer l'état du patient : ICOPE Monitor, Botfrail (robot conversationnel), base de données.
Et c'est là que La Poste est précieuse, par son réseau. Le facteur devient le référent, témoin de la situation. La Poste a même mis en place un programme pour former des facteurs spécialisés dans le contact avec les gens âgés. Sujet sensible, qui génère des questions au professeur Vellas: "Qu'en est-il des gens isolés en milieu rural?", demande Philippe, 61 ans. "La dépendance est-elle inéluctable?", "À quel âge faut-il commencer les tests?"...
Tous sont d'accord, cependant : la visite des facteurs est souvent le dernier lien social des isolés, et là, le rôle de la Poste peut être décisif. D'autant plus que, selon le conférencier suivant, François-Xavier Albouy, "en vingt ans, on va avoir un vieillissement équivalent à celui qu'on a eu en un siècle".