C'est équipé de son exosquelette que Jean-Marie Boilon, postier depuis plus de trente ans, se dirige vers son poste de travail. Jean-Marie est agent de production. Il travaille régulièrement sur le chantier "fond de trieuse objets plats", un tapis roulant chargé de récupérer des bacs contenant des objets plats de grand format, triés par la machine : une tâche qui l’oblige à faire des mouvements répétitifs avec des charges qui peuvent être lourdes. Jean-Marie participe à l’expérimentation sur l’exosquelette depuis ses débuts. Houssine Bendamouh, jeune agent de traitement entré à la plateforme industrielle courrier (PIC) en début d’année, s’est lui aussi porté volontaire.
Depuis deux ans, la PIC de Lempdes, sous l’impulsion de sa directrice Marie-Laure Potec, fait de la santé au travail un fil rouge. Le comité de direction et le CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail) cherchent en continu des solutions pour prévenir les troubles musculo-squelettiques et améliorer la vie au travail. L’exosquelette, un appareil de moins de 2kg porté par l’agent, à mi-chemin entre un gilet et un baudrier, fait partie des solutions proposées. Concrètement, l'exosquelette consiste en un système de sangles permettant un réglage ajusté à la morphologie. Il renvoie une partie de la charge sur des muscles moins utilisés par rapport à leur capacité, notamment ceux des cuisses. L'exosquelette allège ainsi la zone dorso-lombaire et oriente la posture afin d’éviter des mouvements délétères ou des torsions.
La PIC de Lempdes a rejoint une expérimentation plus large, menée par la direction exécutive courrier industriel logistique (DEXCIL) avec plusieurs plateformes industrielles courriers. "C'est un projet qui a maintenant cinq ans et sur lequel nous avons fait beaucoup d'essais. Nous avons testé différents modèles. Notre interrogation est la suivante : les exosquelettes peuvent-ils rendre service aux postiers lors d’opérations de manutention ?" avance Béatrice Gourmaud, ergonome à la direction technique.