Publié le 23 mars 2022

Portraits de postiers : Entretien avec le dessinateur Jean-Pierre Djivanidès

Pour la deuxième année consécutive, le dessin a été choisi pour figurer les portraits du Journal des postiers de l'année. En cette occasion, nous avons échangé avec le dessinateur et illustrateur Jean-Pierre Djivanidès ayant œuvré sur les 43 portraits de postières et postiers. Celui-ci nous explique sa technique pour mettre en valeur ces visages héroïques...

Derrière les 43 portraits de l’édition 2021 du Journal des postiers de l’année, on retrouve le pinceau de Jean-Pierre Djivanides. L'artiste et illustrateur a collaboré pendant 15 ans au quotidien Les Échos, brossant le portrait de femmes et d’hommes célèbres : de la reine d’Angleterre à Jacques Chirac en passant par Angela Merkel et Georges Bush. Mais aujourd'hui, c'est pour nous détailler son travail sur les héroïnes et héros de proximité de La Poste que Jean-Pierre Djivanides prend la parole.

Rencontre...

J’essaye de traduire la singularité de chaque personne. Je m’efforce d’appréhender les lumières et les ombres tout en donnant une certaine énergie au dessin.

Jean-Pierre DjivanidèsDessinateur et illustrateur
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Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

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Jean-Pierre Djivanidès : Je suis Lyonnais d’origine et Parisien d’adoption depuis l’âge de 25 ans. Après des études aux Beaux-Arts en province, j’ai abordé par moi-même les techniques classiques, étudiant l’anatomie - qui ne s’enseigne plus dans les écoles - et pratiquant dessin et peinture sur le motif. J’ai toujours été attiré par l’illustration, je suis donc venu vivre à Paris pour proposer mes services aux grandes enseignes de l’édition, de la presse et de la publicité. Ces deux derniers secteurs sont très complémentaires parce qu’ils permettent de se former aux arts appliqués en se pliant aux exigences précises des commanditaires. C’est un peu une "université" du terrain.

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Êtes-vous habitué à des projets comme le Journal des postiers de l’année ?

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Jean-Pierre Djivanidès : Oui. Au début des années 90, j’avais eu une première expérience similaire pour le magazine Lire qui m’avait commandé une série de portraits d’écrivains. Quelques semaines plus tard, j’ai été contacté par la rédaction du quotidien Les Échos dont la nouvelle maquette plaçait en première page le portrait d’une personnalité du monde politique ou économique. J’ai ainsi produit pour ce journal plus de 4 500 portraits en 15 ans !

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Comment vous êtes-vous organisé pour dessiner les portraits des postières et postiers ?

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Jean-Pierre Djivanidès : J’ai d’abord proposé à La Poste deux modes d’exécution différents. Un dessin au trait et une technique plus enlevée, à l’encre. C’est cette dernière option qui a finalement été retenue pour réaliser les 43 portraits. J’ai travaillé à partir de photos, des selfies principalement, que j’ai restitués en allant à l’essentiel.

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Quelle technique avez-vous utilisée ?

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Jean-Pierre Djivanidès : Pour réaliser ces portraits, j’ai opté pour du papier aquarelle satiné d’un format de 40 x 50 cm. J’ai utilisé une encre sépia, acrylique et indélébile. Une fois sèche, elle permet de passer d’autres jus sur les précédentes couches sans affecter le travail déjà réalisé. Il s’agit de la technique du lavis qui n’autorise pas de corrections, de repentirs. Une fois le dessin validé, j’ai converti chaque portrait en valeurs de gris pour une impression finale en noir et blanc.

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Comment définiriez-vous vos portraits ?

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Jean-Pierre Djivanidès : J’essaye de traduire la singularité de chaque personne. Je cherche à aller à l’essentiel pour que chacun puisse s’identifier à son portrait. Je m’efforce d’appréhender les lumières et les ombres tout en donnant une certaine énergie au dessin, grâce aux outils que j’utilise. Cela peut être des brosses, de la plume ou encore une pointe de verre. Le geste est aussi quelque chose de très important pour moi. J’aime travailler sur de grands formats permettant un geste ample pour créer, par exemple, des effets de chevelure ou de matière. Un portrait peint ou dessiné doit toujours être une interprétation, pas une retranscription banale de la réalité.

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Connaissiez-vous le métier de ces postières et postiers ?

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Jean-Pierre Djivanidès : Oui, car pour chaque postière et postier, j’avais reçu un petit descriptif qui me donnait une idée de ce qu’ils faisaient. Travailler sur le Journal des postiers de l’année était passionnant avec une aventure à toutes les pages, une diversité de secteurs, de métiers, de lieux géographiques : la ville, la campagne, la montagne. Cela m’a fait réaliser à quel point les postières et les postiers sont essentiels pour maintenir le lien avec la population.

Portraits de postiers...

Ils sont facteurs, factrices, chargé(e)s de clientèle, responsables d'équipes mais aussi chargé(e) de communication ou encore responsable RSE. Ils ont porté assistance à des clients ou des collègues, parfois évité des drames, ils se sont illustrés pour leurs performances sportives ou ont gérés des situations exceptionnelles tout en assurant leurs missions et le maintien du lien social. Les postiers de l’année représentent Le groupe La Poste dans sa diversité et illustrent un engagement au service de la société toute entière.

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