Publié le 31 janvier 2019

Les parcours qualifiants ouverts aux personnes malentendantes

Les parcours qualifiants accessibles à tous, personnes valides comme sourdes ou malentendantes : c’est désormais possible depuis plus d’un an déjà. La direction exécutive (Dex) Pays de la Loire de la branche Services Courrier Colis (SCC) s’est en effet associée en ce sens avec l’Union régionale des associations de parents d’enfants déficients auditifs (Urapeda) Bretagne et Pays de la Loire.

Concrètement, Patricia Antigny et Aldo Botella, référents diversité et handicap, ont décidé de faire appel à l’Urapeda pour rendre ces parcours de formation et d’évolution internes accessibles aussi aux sourds et malentendants. Cette association agit pour favoriser l’insertion et l’autonomie des personnes sourdes et malentendantes. Leurs interprètes en langue des signes entourent les agents et les accompagnent dans la réussite de leur formation. Avec leur apport précieux, le parcours qualifiant s’organise ainsi pour faciliter la communication entre la personne atteinte de surdité et ses collègues.

Fabien Travier, sourd, travaille comme opérateur colis à l’agence de Sainte-Luce, au nord de l’agglomération nantaise. Il témoigne, ravi de parler de son travail et de son expérience en la matière, accompagné de Pascale Gouy, son interprète.

L'écrit et le mime

« J’ai moi-même suivi un parcours qualifiant, en l’occurrence celui d’opérateur colis, puis validé ma formation. Cela fait six ans que je travaille ici. À mon arrivée, la communication était plutôt floue : nous sommes passés d’abord par l’écrit, puis petit à petit par le mime. Aujourd’hui, les échanges sont plus fluides. Mes collègues connaissent les bases de la langue des signes : bonjour, au revoir… et communiquent avec moi grâce à des codes. »

Des codes ? En effet, Fabien a baptisé chaque membre de son équipe en fonction d’une particularité physique. Chacun crée ainsi son propre dialogue avec lui. Il n’empêche, le recrutement des sourds et malentendants en France reste encore faible aujourd’hui. Et cela alors qu’ils ont de nombreuses compétences, estime Fabien. En particulier, ils compensent leur handicap par leur dynamisme et leur volonté de bien faire : « Je souhaite montrer une bonne image des sourds, montrer ce qu’on est capable de faire. On dit toujours que les sourds ne peuvent pas, mais si, pourtant ! »

Une idée que partage Gilles Marchand, son responsable d’équipe : « Il est peut-être sourd, mais ce n’est pas pour autant qu’il travaille mal, bien au contraire. »