Publié le 26 août 2019

Adapter la présence postale aux besoins de la population

Le contrat de présence postale territoriale prévoit l’adaptation de la présence postale aux besoins de la population, notamment dans les quartiers prioritaires politique de la ville. C’est le cas à Angoulême La Grande Garenne. Rencontre avec Chantal Faure, responsable Service Population à la mairie d’Angoulême.

Chantal Faure
Chantal FaureResponsable Service Population à la mairie d’Angoulême
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Quels services l’agence communale rend-elle aux habitants ?

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Chantal Faure : La clientèle provient du quartier : particuliers, professionnels, associations, mais également de nombreux clients de passage, notamment le matin en raison de l’ouverture matinale de l’agence (8h00 ou 8h30), de la situation géographique (facilité du stationnement, fluidité de la circulation) et de la prise en charge rapide du client (pas ou très peu d’attente). La partie « courrier » représente 60% des prestations. Les produits financiers représentent 30% de l’activité, avec majoritairement des retraits d’argent de la population du quartier peu familiarisée avec les distributeurs automatiques. Des services divers complètent l’activité de l’agence à raison de 10% de celle-ci : ce sont essentiellement des demandes d’informations générales sur la vie du quartier ou d’aides relatives à des démarches administratives.

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Un médiateur de l’association Oméga intervient les jours de foire. Quelle est sa mission ?

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Chantal Faure : La foire s’installe sur la place devant l’agence communale tous les 2 et 15 de chaque mois (le lendemain si c’est un dimanche ou un jour férié). Elle draine ces jours-là une grande affluence de la population de la ville, jusqu’à plus de 50 clients dans la matinée.

La présence des médiateurs d’Oméga (01), connus des habitants, facilite la gestion de la file d’attente : ils participent à la prise en charge de la clientèle en distribuant les formulaires à compléter en amont de la prestation, en informant sur certaines démarches ou en apportant une aide dans l’utilisation de l’îlot numérique.

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La création d’un îlot numérique avec scanner et imprimante répond-il à un besoin ?

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Chantal Faure : Effectivement, une grande partie de la population du quartier n’est pas équipée en outil informatique, soit pour raisons financières, soit par défaut de formation à l’utilisation de l’outil. Or, face au développement incessant de la dématérialisation, les habitants sont séduits par ce service qui leur permet de réaliser leurs démarches avec l’aide de l’agent ou d’un médiateur ou travailleur social : connexion aux services publics, réalisation de CV, recherches par le biais de moteurs de recherches, utilisation par les scolaires...

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La Poste joue-t-elle son rôle de proximité auprès de la population ?

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Chantal Faure : Tout à fait, les agences postales répondent à un besoin tant en zone rurale qu’en zone urbaine. Les habitants des quartiers, notamment en Quartier Politique de la Ville, sont bien souvent les « laissés pour compte » de la dématérialisation à tout-va, à laquelle s’ajoutent vieillissement et isolement de la population.

Une présence humaine au sein d’un service public de proximité est essentielle pour les personnes qui ne maîtrisent pas le numérique, les outils automatisés, les formalités administratives, ainsi que pour les personnes âgées, isolées ou à mobilité réduite.

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Après un an de fonctionnement de l’agence, quel bilan faites-vous ?

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Chantal Faure : Un petit temps d’adaptation pour les clients a été nécessaire. Les clients du quartier ont désormais « adopté » l’agent communal en poste, en qui ils ont confiance, et ils n’hésitent pas lui demander de l’aide pour diverses démarches administratives ou simplement pour développer un lien social. L’agence communale offre un service personnalisé où l’administré peut exposer sa situation en toute quiétude.

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