Publié le 18 mai 2022

Exposition Transmission(s) : transmuer le fonctionnel en artistique

L’exposition Transmission(s), se tenant au Musée de La Poste jusqu'au 18 septembre 2022, donne carte blanche à Madame et Dominique Blais, deux artistes proposant un regard contemporain sur les collections historiques et philatéliques du musée. Une exposition conçue par Céline Neveux, commissaire d'exposition au sein du Musée de La Poste depuis dix ans.

Transmission(s) transpose l'objet en œuvre d'art. Fruit de plusieurs mois d’immersion parmi les collections du musée et plus largement de l’univers postal, cette exposition consiste en une relecture originale et audacieuse de plusieurs objets tels que la carte postale, le télégraphe Chappe, la boule de Moulins ou encore l’appareil Fortin, incarnation du réseau pneumatique de Paris. Conduite par la commissaire d'exposition Céline Neveux, cette nouvelle exposition transmue le fonctionnel en artistique. Rencontre.

Céline NeveuxCommissaire de l’exposition Transmission(s)
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En quoi consiste l’exposition Transmission(s) ?

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Céline Neveux : Cette exposition illustre le lien possible entre l’art contemporain et les objets patrimoniaux du Musée de La Poste. C’est la première fois que l’on donne "carte blanche" à des artistes. Le concept, c’est de véhiculer une vision d’artiste sur les collections et de mettre en avant les échanges entre les chargés de fonds et les deux artistes exposés. C’est vraiment intéressant de leur proposer de porter un autre regard sur les objets, une autre lecture, chacun avec leurs spécificités et leurs univers. Egalement, le lien avec La Poste se lit à travers les objets des collections qui nous racontent l’histoire de La Poste.

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Comment travaillez-vous pour monter une exposition ?

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Céline Neveux : Il y a à chaque fois un processus à respecter, une sorte de mode d’emploi. Il s’agit d’être à l’écoute et de repérer des artistes et des sujets. Une fois que cette partie est identifiée, il faut établir la liste des œuvres qui vont être exposées, et construire le propos. C’est un peu comme l’image de l’entonnoir : on affine ses choix, on voit ce qui dialogue ensemble. Puis il faut gérer les demandes de prêts quand les œuvres présentées au public n’appartiennent pas au Musée de La Poste. Sans oublier la partie rédactionnelle : il convient de rédiger les textes présents dans l’exposition, ainsi que les publications qui l’accompagnent, tout du long.

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Pourquoi avoir choisi de vous tourner vers l’art contemporain ?

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Céline Neveux : Je trouve ça intéressant de voir l’histoire s’écrire aujourd’hui et de pouvoir dialoguer avec les artistes de leur vivant ; j’aime la rencontre et les échanges.

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Que faut-il savoir avant de se lancer dans le commissariat d’exposition ?

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Céline Neveux : C’est un métier atypique. Le réseau et les rencontres jouent beaucoup, ainsi que sa vision personnelle. Il faut être créatif, passionné, organisé et sans cesse pouvoir rebondir. Impossible de s’ennuyer car à chaque projet on repart de zéro, on se réinvente. C’est passionnant et enrichissant.

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Quels rapports avez-vous avec le public ?

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Céline Neveux : En tant que musée, nous devons développer la notion d’accessibilité pour le grand public car l’art contemporain n’est pas toujours compréhensible. D’où l’intérêt des textes développés pour expliquer la démarche de l’artiste, le sens qu’il a voulu donner à l’œuvre. Le public compte beaucoup. Nous sommes heureux de transmettre une vision, un discours qu’il peut ou non s’approprier. Le visitorat reste un des critères majeurs pour apprécier une exposition car c’est lui qui la fait vivre une fois dévoilée.

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