#inclusionprofessionnelle
La manutention plutôt que la prison ? On en parle...
#inclusionprofessionnelle
La manutention plutôt que la prison ? On en parle...
Depuis 2015, j’ai accueilli dans notre établissement une soixantaine de personnes condamnées à des travaux d’intérêt général.
BRUNO ADOLFF
Responsable ressources humaines La Poste - Haguenau
Bonjour à tous, aujourd'hui nous allons parler d'insertion par l'emploi au sein du groupe La Poste avec Bruno Adolphe, responsable ressources humaines. Il nous parle du dispositif de travail d'intérêt général qu'il a mis en place à Haguenau, dans l'est de la France.
Bruno Adolphe :
“Alors, depuis maintenant 7 ans, je travaille avec le ministère de la Justice afin d'aider la réinsertion de personnes qui ont des peines alternatives de TIG dans le milieu professionnel. J'ai accueilli depuis 2015 une soixantaine de personnes condamnées à des travaux d'intérêt général. Le TIG, c'est une personne qui a une condamnation, qui est relativement légère. La durée d'un TIG peut aller de 20 heures à 400 heures. Cela permet d'éviter des courtes peines de prison, mais une réinsertion dans le milieu de l'entreprise, dont très souvent ils sont éloignés.”
Pour l'établissement, c'est l'occasion d'aider. Mais cette initiative peut interpeller certains collaborateurs.
Bruno Adolphe :
“Au démarrage de ce dispositif, les réactions étaient plutôt timides, voire froides, de la part des managers pour plusieurs raisons. D'une part, une certaine inquiétude par rapport à la peine qu'ils avaient eu. D'autre part une peur de surcharge de travail par le management que cela impose. Et puis la question principale : “Qu'est-ce que on va leur faire faire ?”. Les tâches peuvent être diverses et variées. Ça peut être un nettoyage des abords de l'établissement, ça peut être des tâches de manutention. Depuis 3 ans, La Poste a signé un accord avec le ministère de la Justice pour l'accueil des personnes en TIG.”
Grâce à ce dispositif qui participe à une société plus inclusive, Bruno a pu faire de très belles rencontres.
Bruno Adolphe :
“Parmi les personnes que j'ai pu accueillir il y a deux histoires qui me tiennent particulièrement à cœur. La première, c'est un ancien sportif de très haut niveau que j'ai dû accueillir et qui était vraiment très performant. Et la deuxième histoire, c'est l'histoire d'un TIG qui est tombé amoureux de La Poste et des facteurs et qu'on a pu embaucher par la suite en CDD. Vu la facilité du déploiement de ce dispositif, je serai ravi que d'autres établissements de mon entreprise puissent participer à ce dispositif.”